Restauration de la maquette – Semaine 14

Du 14 au 16 avril 2025

Nous commençons la semaine en préparant la réunion du comité d’accompagnement par des essais de différentes couleurs.

Nous créons un moule pour les tuiles du toit manquantes en utilisant la grande partie du toit en notre possession. Cela nous permettra de créer les pièces manquantes en bois et d’y appliquer le motif des tuiles en résine. Nous coulons dans la résine et obtenons un résultat encourageant.

Nous recevons la visite de Gwenaëlle de Spa qui nous montre l’avancement des médaillons sculptés de la façade centrale. Elle a également réalisé les petites rambardes du rez-de-chaussée qui font la connexion entre les parties latérales et la partie centrale.

Nous perçons les trous des médaillons à la main, les fichiers d’impressions étant trop lourds pour obtenir le résultat souhaité.

Le 15 avril se réunit le comité d’accompagnement créé après la visite des représentants de la Fondation Roi Baudouin, dont voici le compte-rendu :

Compte-rendu de la réunion du Comité d’accompagnement de la restauration de la maquette du Palais chinois

15 avril 2025, Musée royal d’Art et d’Histoire

Etaient présents :

  • François de Callatay, historien de l’art, archéologue, président de l’Académie royale de Belgique, ancien représentant du Fonds Jacques Comhaire (études archéométriqies) à la Fondation Roi Baudouin.
  • Marianne Decroly, restauratrice d’art, professeure en conservation-restauration de sculpture dans la section conservation et restauration d’œuvres d’art à l’ENSAV la Cambre.
  • Valentine Henderiks, docteur en histoire de l’art et archéologie (ULB), maître de conférences (ULB), représentante du Fonds Périer-d’Ieteren (Fondation Roi Baudouin), professeure d’histoire de la peinture dans la section conservation et restauration d’œuvres d’art à l’ENSAV La Cambre.
  • Livine Huart, restauratrice d’œuvre d’art au Musée royal d’Art et d’Histoire.
  • Diane Hennebert, administratrice déléguée de l’ASBL Palais chinois.
  • Charly Kleinermann, restaurateur de la maquette du Palais chinois.
  • Nathalie Vandeperre, conservatrice de la section Extrême-Orient au Musée royal d’Art et d’Histoire.
  • Thibaut De Coster, restaurateur de la maquette du Palais chinois.

La réunion commence par la présentation du contexte historique et des quelques références anciennes disponibles de la maquette (incendie des archives de Tushanwan en 1919, absence de maquettes similaires…).

Diane Hennebert rappelle que les principaux sujets à débattre concernent une éventuelle polychromie à appliquer, l’unité de teinture de l’ensemble, le choix de la couleur du support, la fermeture arrière et un éventuel éclairage intérieur de la maquette.

Valentine Henderiks signale la question de la frise des chants des toits de la maquette. En effet, sur les pièces disponibles, on observe une frise composée de visages, dont les manques sont importants. Afin d’éviter une restauration trop importante, il est décidé à l’unanimité de placer les parties existantes et de ne pas en réaliser d’autres pour combler les manques.

Les restaurateurs présentent des essais de peintures pour différencier les pièces neuves des pièces originales. Ils présentent également des échantillons dorés ou jaunes pour les pièces qui, sur les photos anciennes, semblent indiquer une tonalité plus claire.

Marianne Decroly propose une teinte plus claire pour distinguer les nouvelles pièces, les essais présentés étant tous assez foncés.

La ligne de conduite pour la restauration est de s’approcher le plus possible des photographies d’époque.  Distinguer les pièces neuves, en sus d’un ajout de polychromie, risque de créer un manque de lisibilité de la maquette. D’autant plus que cette maquette ne peut être considérée comme un objet d’art.

Afin de respecter les contrastes clair/foncé des photos, Nathalie Vandeperre propose de laisser les parties en filament d’impression 3D dans une teinte plus claire et sans patine. En effet, le filament choisi pour les pièces imprimées est plus clair que le bois d’origine de la maquette et également plus clair que la patine donnée aux différentes pièces réalisées jusqu’ici. Il est décidé de continuer la restauration sans patiner les pièces ainsi réalisées. C’est au terme de la reconstruction de l’ensemble qu’il sera décidé s’il faut ajouter une teinte supplémentaire dans le vernis de ces pièces.

La couleur du socle de la maquette est également évoquée : il est proposé d’appliquer un lavis à la brou de noix afin d’obtenir une tonalité proche des contrastes que l’on peut observer sur la photo issue des archives de l’architecte Alexandre Marcel.

Concernant l’éclairage intérieur de la maquette, la question de fixer des sources d’éclairage à partir du socle est évoquée. Nathalie Vandeperre suggère la possibilité de placer une multitude de points lumineux à l’intérieur de la maquette, afin de lui donner un aspect plus vivant. Des tests pourront être réalisés quand le travail de restauration sera plus abouti.

Concernant l’arrière de la maquette et sur base des photos anciennes, on observe une absence de transparence dans la partie centrale, ce qui laisse supposer que la maquette était fermée à l’arrière, soit par un tissu, soit par une planche. L’option d’une fermeture en bois est retenue.

La hauteur du socle est aussi abordée. Il est décidé que le socle définitif serait à une hauteur de 85 cm. Ce socle sera composé de trois parties ajustées, mais facilitant le transport et le déplacement de la maquette. Il est souhaitable que ce socle soit aussi muni de roulettes pour d’éventuels déplacements, une fois la maquette installée dans l’annexe du Palais chinois. Valentine Henderiks évoque la fragilité d’un tel dispositif et la question du nettoyage et de l’entretien de la maquette une fois sa restauration terminée.

Il est décidé de ne pas prévoir de vitrine pour la maquette pour des raisons techniques et de dimensions. Pour rappel, cette maquette n’est pas un objet d’art, même si elle est spectaculaire, et a été créé pour être présentée au Roi Léopold II.

La réunion se termine par l’évocation d’une présentation de la maquette au sein du Musée royal d’Art et d’Histoire avec une sélection des meubles du Palais chinois qui se trouvent dans les réserves du musée. Cette idée, bien que séduisante, nécessite d’être soumise prochainement à la direction du musée.

Les restaurateurs remercient les membres du comité pour leurs conseils et décisions.  Une nouvelle réunion pourra être programmée si d’autres questions à résoudre se posent.

Nous terminons le positionnement de la centaine de « S » et de « C » sous les balcons.

Nous essayons de positionner les « S » et les « C » sous les toitures.

Nous effectuons le moulage de la baguette sculptée à placer devant le sol du balcon.

En comparant les plans du Carnet de Shanghai et les plans de la situation du bâti existant, nous parvenons à définir les dimensions des piliers de la structure de la façade centrale, ainsi que la profondeur de positionnement des portes des côtés de la façade centrale.

Nous coupons à mesure les piliers de la structure de la partie centrale.

Avec Gwenaëlle de Spa, nous définissons la forme des éventails des rambardes des balcons du premier étage. Les essais préalables donnaient des formes trop éloignées de la photo du Carnet de Shanghai.

Nous terminons de placer les baguettes crantées qui recevront les « S » et les « C » au premier étage des parties latérales.

Nous continuons les teintures des frises et des « ananas » des bouts de toiture.

Pour pallier des problèmes d’adhérence entre le silicone et le contre-moule en plâtre de la pièce du toit, nous prenons rendez-vous mardi 22 Avril avec Thierry, un responsable des ateliers de moulages du musée.