Restauration des maquettes – Semaine 23

Du 30 juin au 4 juillet 2025

Nous commençons la semaine en nous occupant des parties basses des toitures principales. Le bois des toitures s’est fortement déformé au fil des ans et par son stockage dans des endroits humides, provoquant des gros jours dans les interstices. Après les avoir bouchés avec du bois tendre (balsa), nous resculptons des tuiles avec de la pâte à bois. Apres un ponçage minutieux, nous teintons les greffes pour uniformiser ces ajouts dans l’ensemble.

Nous plaçons les lanternes en « Lotus » aux angles des toits du premier étage.

Sur base des arbalétriers entiers, nous réalisons des moules en plastiline pour les extrémités et nous coulons ces pièces en résine. Ensuite, nous les ajustons, les plaçons et les teintons.

Le mercredi 2 juillet, nous recevons la visite de Chantal Kozyreff, l’ancienne conservatrice de la section Extrême-Orient du Musée royal d’Art et d’Histoire, auteure d’un livre sur le Palais chinois. C’est elle qui avait sauvegardé les morceaux de la maquette.

Elle nous d’une hypothèse concernant la maquette. Selon celle-ci, Leopold II aurait vu une maquette de Tushanwan présentée à l’exposition universelle de Paris en 1900, ce qui lui aurait donné l’idée de commander à Alexandre Marcel la construction du Palais chinois. Il pourrait donc s’agir de la maquette que nous restaurons. Cette hypothèse soulève quelques questions :

Si cette maquette était à l’exposition universelle de Paris en 1900, pourquoi aurait-elle  été présentée plus tard et à Bruxelles à Leopold II (en 1904 selon une indication dans le carnet de notes d’un chef du chantier) ?

Si la maquette était antérieure au projet, pourquoi Alexandre Marcel aurait-il changé les médaillons sur les premiers plans du Palais chinois qui sont datés du 8 octobre 1901 et conservés aux archives du palais royal ? Même chose pour les inscriptions de la façade, le dépassement des toits …

Nous montrons à Chantal Kozyreff une photo de maquette issue d’un livre sur le musée de Tushanwan. Thomas Cooman avait attiré notre attention sur cette photo car elle avait les mêmes caractéristiques que le Palais chinois. Si Leopold II avait vu une maquette qui l’aurait décidé à commander le Palais chinois, cela pourrait plus probablement être elle. Ceci reste des hypothèses.

Madame Kozyreff nous parle également des circonstances de la découverte des morceaux de la maquette dans le fenil de l’annexe du Palais chinois. À l’époque, elle n’avait pas connaissance de la photo des archives d’Alexandre Marcel. Ce n’est que bien plus tard, lors de la préparation de son livre qu’elle a découvert cette photo. Elle ne connaissait pas non plus, avant que Diane Hennebert ne lui montre, l’existence du Carnet de Shanghaï. Lorsqu’elle fait cette découverte dans l’annexe du Palais chinois, elle se doute qu’il s’agit de la maquette du Palais chinois grâce à la forme de bois sculptés qui lui font penser aux toits.

Nous moulons dans la plastiline les lattes en bois et les consoles manquantes que nous placerons sous les toits des parties latérales du rez-de-chaussée et du premier étage. Nous les teintons et les plaçons.

Nous recevons de Gwenaëlle de Spa les impressions des médaillons en forme d’éventails à insérer dans les balcons des parties latérales du premier étage, ainsi que les deux dessus des portes latérales du rez-de-chaussée.

Après avoir reçu la confirmation de l’orthographe des textes du dernier panneau de la façade par Nicolas Godelet, Gwenaëlle de Spa nous les imprime également.